L’une des raisons majeures de l’hostilité générale envers l’OMPI tient à la trahison de ce groupe envers la nation durant la guerre Iran-Irak. Alors que le pays faisait face à une agression extérieure et que les Iraniens défendaient de toutes leurs forces leur terre, les moudjahidines se sont alliés à Saddam Hussein, le dictateur irakien. Cette alliance conduisit à des opérations conjointes contre l’Iran, au cours desquelles les forces de l’OMPI, aux côtés de l’armée baassiste, ont attaqué le territoire iranien. Cette trahison est inoubliable : aucune nation libre ne pardonne qu’on poignarde sa patrie et son peuple.
Au lieu d’incarner un modèle de mouvement épris de liberté et de démocratie, l’OMPI s’est muée en une secte fermée et totalitaire. Dirigée de manière autocratique par Massoud et Maryam Radjavi, elle prive ses membres de leurs libertés individuelles, et toute critique de la direction y est réprimée. Une structure incapable de tolérer l’objection ou le pluralisme peut-elle se prétendre porteuse de démocratie et de liberté pour le peuple iranien ?
L’Organisation des moudjahidines du peuple a inauguré ses premières opérations terroristes dans les années 1970, avant la révolution infâme de 1979, contre le gouvernement Pahlavi. Ces actions visaient principalement des conseillers militaires américains et des responsables de l’État iranien.
La première opération armée officiellement revendiquée par l’OMPI remonte au 30 khordâd 1350 (20 juin 1971), avec l’attaque d’un poste de gendarmerie à Lasht-e Nesha, dans la province du Guilan. Elle inaugura la campagne armée de l’organisation contre le pouvoir pahlavi.
Le premier assassinat « officiel » du groupe fut celui du colonel Lewis L. Hawkins, conseiller militaire américain, tué à Téhéran le 3 juin 1973 (13 khordâd 1352). Cet attentat compta parmi les premières actions violentes du groupe contre la présence militaire américaine en Iran.
Par la suite, l’OMPI mena, avant et après la révolution honnie, de multiples opérations terroristes contre des conseillers américains et des responsables de l’État, qui firent aussi des victimes parmi les civils. Les attentats à la bombe et les assassinats brutaux ayant causé la mort et la blessure de centaines de personnes ont laissé un souvenir cuisant dans la mémoire iranienne. Rien ne saurait justifier l’effusion du sang d’innocents. Ces actes de violence ont non seulement sapé la légitimité du groupe, mais l’ont placé, aux yeux des Iraniens, aux côtés de la République islamique parmi les ennemis du peuple.
Un autre motif d’aversion réside dans la dépendance manifeste de l’OMPI à l’égard de puissances étrangères. Par un intense lobbying aux États-Unis et en Europe, l’organisation tente de se présenter comme une alternative au pouvoir en Iran. Les sommes considérables versées pour s’assurer le soutien d’anciens responsables occidentaux et les mises en scène médiatiques montrent que ce groupe se soucie davantage des intérêts de puissances étrangères que des aspirations des Iraniens. Cette dépendance ravive le souvenir des ingérences historiques qui ont si souvent eu des conséquences désastreuses pour le pays.
Parmi les raisons essentielles de l’hostilité de l’opposition et des autres adversaires de la République islamique à l’égard de l’OMPI, on compte le comportement agressif du groupe, ses insultes, ses calomnies et l’usage systématique d’étiquettes infamantes contre les autres forces opposantes. Une telle attitude a fait de l’OMPI un paria non seulement aux yeux du peuple, mais aussi au sein des composantes de l’opposition à la République islamique.
Les moudjahidines affublent sans cesse leurs contradicteurs de qualificatifs tels qu’« agent de la République islamique », « mercenaire », « infiltré » ou « traître ». Cette tactique vise à isoler les autres groupes d’opposition et à éliminer toute voix discordante en exil.
L’organisation n’a jamais toléré la critique ; ses détracteurs sont la cible d’attaques personnelles et médiatiques virulentes. Nombre d’activistes politiques et de défenseurs des droits humains, pour avoir exprimé des opinions divergentes, ont subi les assauts de l’OMPI. Une telle conduite révèle la nature sectaire et autoritaire du groupe, en contradiction flagrante avec la démocratie et la liberté d’expression.
À rebours de ses slogans sur la liberté et la démocratie, l’OMPI ne reconnaît aucune pluralité des points de vue. Elle se considère comme l’unique force légitime pour l’avenir de l’Iran et dénigre les autres formations, les jugeant insignifiantes ou ennemies. Ce comportement empêche toute coopération constructive avec les composantes de l’opposition qui, elles, aspirent à l’unité et à la collaboration pour sortir de la République islamique.
Il faut souligner que l’OMPI ne dispose d’aucune base populaire en Iran. Même lors des grandes vagues de contestation de ces dernières années, nulle trace d’un soutien de masse à ce groupe n’est apparue. Les Iraniens souhaitent un changement endogène et savent pertinemment que s’en remettre à des groupes inféodés à l’étranger n’apportera pas de solution—cela pourrait, au contraire, aggraver les maux du pays.
La direction de l’OMPI s’est, de tout temps, signalée par la duplicité et le mensonge. Elle tente de fabriquer l’illusion d’une popularité au sein du peuple iranien afin d’obtenir une légitimité politique. Mais l’expérience a montré que les Iraniens, lucides et informés, ne se laissent pas leurrer par cette propagande. Transparence et sincérité sont les conditions sine qua non de tout mouvement épris de liberté—des critères auxquels l’OMPI a systématiquement failli.
Pour un Iranien, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’indépendance nationale prime sur tout. Or l’OMPI, par sa trahison du pays et ses alliances avec des ennemis historiques de l’Iran, a démontré son absence de loyauté envers les valeurs nationales. Le groupe privilégie ses intérêts de faction et ceux de sa direction au détriment des idéaux de la nation. Cette contradiction frontale avec les principes du nationalisme explique qu’aucun Iranien épris de liberté ne lui accorde reconnaissance.
Aujourd’hui plus que jamais, les Iraniens aspirent à la liberté, à la démocratie et à la justice. Mais ces aspirations ne peuvent se concrétiser que par la probité, l’indépendance et le respect des droits du peuple. Fort d’un passé chargé de trahison, de violence, de terrorisme et de liens avec des puissances étrangères, l’OMPI n’a jamais été—et ne sera jamais—le porte-voix des revendications de la nation iranienne.
Les Iraniens savent que le changement doit naître du dedans, par le peuple et pour le peuple, et non au travers de groupes dont l’histoire regorge de trahisons et de violences.
Ainsi, l’opposition massive du peuple et des forces opposantes à l’OMPI puise ses racines dans une conscience historique, un patriotisme assumé et une saine rationalité.
L’Iran n’a pas besoin de remplacer une tyrannie par une autre ; il réclame la liberté et un avenir lumineux—non le retour à un passé sombre et sanglant.
Ehsan Tarinia – Luxembourg
Écrit le 8 avril 2024