Je crois désormais que l’identité nationale n’est ni une barrière pour la pensée ni un obstacle à la coexistence pacifique entre les peuples. Elle est au contraire la colonne vertébrale de notre personnalité, individuelle et collective. L’Iran, avec ses millénaires d’histoire, sa culture foisonnante et sa langue somptueuse, est la terre des héros et des grands esprits. Une terre demeurée debout, à travers invasions et complots, et qui a conservé son identité. Comment pourrais-je détourner le regard d’un tel honneur et le dissoudre dans les chimères d’un monde global sans racines ?
J’ai cru, dans ma candeur d’alors, que l’abolition des frontières et l’unification planétaire apporteraient justice et égalité. Or l’histoire a montré que nul ne peut accéder à une véritable liberté sans identité ni racines. Le globalisme, à rebours de ses séduisants slogans, n’est rien d’autre qu’un instrument des pensées de gauche pour anéantir les cultures et exploiter les nations.
Je comprends aujourd’hui que la patrie n’est pas seulement un sol, mais une histoire, une culture, une langue, un peuple qui l’ont façonnée. Ma patrie est l’Iran ; cette terre où Cyrus le Grand, par son cylindre des droits de l’homme, appela le monde à la justice et à la liberté ; cette terre où Ferdowsi, par son Shâhnâmeh, insuffla en nous l’esprit de résistance et de persévérance. Comment renoncer à un tel joyau ?
Un soldat qui défend la terre de sa patrie n’est ni un outil inanimé ni une machine de guerre : il est l’enfant de cette même terre dont il ressent, dans sa chair, l’histoire et la culture. Le drapeau de l’Iran n’est pas, pour moi, un simple morceau d’étoffe ; il est l’emblème de l’identité et de l’honneur d’un peuple qui a combattu pour sa survie et sa fierté. Je sais aujourd’hui que respecter le drapeau et le sol de mon pays, c’est me respecter moi-même et honorer mes ancêtres.
Je demande pardon à ma conscience d’avoir, un jour, pensé avec naïveté que l’abolition des frontières améliorerait le monde. Je demande pardon à ma culture, à mes aïeux, à l’histoire glorieuse de l’Iran, d’avoir négligé ces valeurs. Je sais désormais, de toute mon âme, que l’avenir lumineux de l’Iran dépend de la sauvegarde de notre identité nationale et culturelle.
Je présente mes excuses à celles et ceux qui, un jour, ont pu être influencés par mes idées infantiles. Aujourd’hui, je dis avec fierté : je suis Iranien, enfant de la terre de Perse, et je m’enorgueillis de cette identité. De tout mon être, je travaillerai à la grandeur de l’Iran et je ne permettrai jamais que les ennemis de notre histoire et de notre culture — au nom de la religion, des mollahs ou des pensées de gauche — nous dépouillent de nos racines et de notre identité.
Aujourd’hui, avec fierté et conviction, je déclare que l’Iran est ma seule patrie : une terre à l’histoire millénaire, à la culture riche et au peuple qui s’est toujours dressé contre l’oppression et l’invasion. L’intégrité territoriale de l’Iran est pour moi une ligne rouge qu’aucune puissance, intérieure ou extérieure, n’a le droit de franchir.
Je hais les ennemis de l’Iran, ceux qui menacent la terre et l’honneur de ce pays. La République islamique n’est pas seulement l’ennemie de la liberté et des droits du peuple iranien : elle est la plus grave menace pesant sur notre intégrité territoriale et notre unité nationale. Par la répression et la violence, par la corruption et le pillage des ressources nationales, par l’attisement des divisions ethniques et religieuses, ce régime a mené l’Iran au bord du gouffre. Les mollahs et leurs mercenaires ne sont ni les représentants du peuple iranien ni les gardiens de nos intérêts nationaux. Ils sont les ennemis de notre peuple et de notre terre, et l’histoire n’oubliera pas cette trahison.
L’Iran n’appartient à aucun gouvernement. L’Iran appartient à la nation iranienne, non à un régime corrompu qui règne par la répression, le mensonge et la superstition. Un régime qui a enchaîné la liberté, immolé la justice et précipité l’économie dans l’abîme.
L’Iran doit être dirigé par son peuple et pour son peuple. Un peuple qui a le droit de déterminer librement son destin, sans crainte de la répression ni de la violence. Nous, Iraniens, méritons un gouvernement fondé sur une démocratie véritable, les droits humains et l’État de droit ; un gouvernement qui écoute la voix du peuple et place l’intérêt national au-dessus des intérêts personnels et factionnels.
J’en suis venu à croire que le seul salut de l’Iran, c’est la laïcité. La séparation complète de la religion et de l’État est l’unique voie capable de garantir la liberté et l’égalité de tous les Iraniens, quelles que soient leurs croyances. La religion relève de la sphère privée et ne doit pas servir d’outil de domination. L’expérience amère de la République islamique a prouvé que l’alliance du religieux et du pouvoir n’engendre que corruption, violence et discrimination.
L’Iran de demain doit être un pays où nul n’est discriminé pour sa foi — ou son absence de foi. Nous avons besoin d’un gouvernement régi uniquement par la raison, la compétence et l’intérêt national, non par les superstitions et les injonctions religieuses. La laïcité est la garantie de l’égalité entre tous les Iraniens : musulmans, chrétiens, juifs, baha’is, zoroastriens, non-croyants et tous les autres.
Aucun gouvernement ne dure sans légitimité populaire. L’Iran de l’avenir doit être administré selon une démocratie réelle, où la liberté d’expression, la liberté de la presse, le droit de se rassembler et le droit à des élections libres sont assurés.
La souveraineté appartient au peuple, et aucun pouvoir n’a le droit de la lui confisquer. Le peuple doit pouvoir choisir librement son gouvernement, sans menaces, sans censure, sans pression. Justice, égalité et liberté doivent être les piliers de la gouvernance dans l’Iran de demain.
Plus que jamais, je sais que préserver l’intégrité territoriale de l’Iran est un devoir national. Des ennemis extérieurs et intérieurs — des séparatistes aux mercenaires de la République islamique — s’emploient à morceler notre pays. Mais l’Iran ne peut se maintenir que par l’unité nationale et la protection de ses frontières.
Chaque empan de la terre d’Iran — de la mer Caspienne au golfe Persique, des montagnes du Kurdistan aux rivages du Baloutchistan — m’est sacré. Nous ne permettrons pas que les ennemis de cette patrie menacent l’unité de l’Iran sous prétexte d’ethnie, de religion ou de politique.
Aujourd’hui, je demande pardon à ma conscience, au peuple iranien et à mes ancêtres d’avoir jadis été séduit par les slogans creux de la mondialisation et du globalisme. Je demande pardon d’avoir, par naïveté, méprisé les frontières et les drapeaux, oubliant que ce sont précisément ces frontières et ce drapeau qui incarnent notre identité et notre résistance.
Aujourd’hui, avec fierté et lucidité, je dis : je suis Iranien. Je suis l’enfant de cette terre, et je donnerai ma vie pour préserver l’identité, la culture et l’intégrité territoriale de l’Iran. Je crois que seules l’unité, la raison, la laïcité et la démocratie peuvent arracher l’Iran aux griffes de ses ennemis intérieurs et extérieurs et le ramener à la place qui lui revient dans le monde.
Mais ce retour à l’identité nationale ne signifie pas l’hostilité envers les autres nations. Je crois toujours à la coexistence pacifique avec les autres pays, mais non au prix de renier notre propre identité. La paix véritable naît lorsque les nations, fortes de leur indépendance et de leur identité, interagissent dans le respect mutuel. Un monde où les peuples, fiers de leur nation, œuvrent côte à côte au progrès de l’humanité : tel est le monde auquel je crois.
L’Iran est ma maison ; une maison qui n’a besoin d’aucun tuteur ni curateur. Le peuple iranien est l’héritier légitime de cette terre et a le droit de vivre libre et la tête haute.
L’Iran est ma patrie, et je suis fier d’être l’enfant de ce sol.
Nous reprendrons l’Iran.
Ehsan Tarinia – Luxembourg
Écrit le 10 octobre 2024