Je suis un être simple et sincère, porté par des idéaux enracinés dans la liberté : la liberté de vivre, la liberté de penser, la liberté de croire. Je ne défends aucun parti, aucune organisation, aucune religion. Je ne revendique aucun titre et je n’ai nulle intention d’offenser. Je veux seulement dire, sans détour, ce que porte mon cœur.
Penser en intellectuel semble, en apparence, aisé : l’esprit s’élève, léger, vers le ciel de l’imagination. Mais je ne me proclame pas intellectuel. Je n’écris que les élans de mon âme, librement.
J’aime tous les peuples du monde : les Afghans, les Indiens, les Américains, les Israéliens, les Saoudiens, les Australiens, les Chinois, les Africains du Nord et du Sud… riches ou pauvres. J’honore chaque être humain et je désire vivre à leurs côtés, librement.
Pour aimer les peuples, il faut d’abord aimer. Pour s’unir au monde, il faut abolir les frontières et rapprocher les cœurs. Car les frontières séparent les hommes et sèment la guerre et la haine.
Dans un monde sans frontières, l’indifférence n’a pas sa place. La justice, la loi et l’égalité y règneront. Ni meurtre ni terreur n’y auront de sens, ni prison ni exécution. Aucun gouvernement ne pourra dominer ni asservir. Dans ce monde, les ressources de la Terre – l’eau, les forêts, les mines, les maisons, la nourriture – appartiendront à tous, et nul ne connaîtra la faim.
Je n’ai pas choisi mon lieu de naissance, ma race, ma langue, ma famille, ni la religion dans laquelle j’ai grandi. Mais aujourd’hui, je veux choisir : où vivre, quelle foi embrasser ou refuser, quelles amitiés cultiver. Je veux que mes enfants découvrent les peuples du monde, de toutes les couleurs et cultures, qu’ils étudient ensemble et œuvrent pour un avenir meilleur.
Je ne veux plus de guerres. Je n’ai plus la force de voir des conflits menés au nom de la religion ou du pouvoir. Je ne supporte plus les despotes qui écrasent leurs peuples, ni les conquérants avides qui versent le sang pour agrandir leurs royaumes.
La religion n’est respectable que tant qu’elle demeure intime, dans le cœur de l’homme. Mais lorsqu’elle devient un instrument de domination et de discrimination, elle ne mérite plus le respect. Le monde d’aujourd’hui n’a pas besoin de religion pour fonder la morale et l’humanité : la conscience et la raison suffisent pour distinguer le bien du mal et bâtir un monde libre de tout fanatisme.
La liberté est un droit inhérent à l’homme, et sans elle, aucun progrès social n’est possible. Pour la conquérir, il faut d’abord libérer l’esprit des frontières. Tant que les pensées resteront prisonnières, les frontières géographiques perdureront.
Il faut abolir les frontières, briser les barrières.
Dans un monde sans frontières, il n’y a pas de place pour la guerre, les bombes, les armées, les gardes-frontières, les drapeaux, les passeports, les théocraties, la pauvreté et le racisme.
Dans un tel monde, seuls nos noms diffèrent, rien d’autre.
Je demande pardon au monde entier pour les fautes commises par les hommes.
Pardonnons-nous les uns les autres. Vivons les uns pour les autres, aimons-nous, et semons la bienveillance à travers le monde.
L’amour est un mot universel et sacré qui ne connaît pas de frontières.
Parfois, au cœur des déserts les plus arides, fleurissent des fleurs uniques, introuvables ailleurs.
Dans les cœurs asséchés et las, on peut faire éclore l’espoir et la conscience.
Cherchons, découvrons, croyons en nos forces intérieures.
Peut-être ce rêve est-il inaccessible, mais il est beau. Et si l’on regarde l’Union européenne ou les États-Unis d’Amérique, on constate que, par l’abolition des frontières, le rêve est devenu réalité.
C’est ce même rêve qui habite le cœur de chacun de nous.
Un monde sans frontières est mon rêve.
Et pour réaliser ce rêve, je commence par moi-même.
Et je dis au monde entier : Bonjour, compatriote !
Écrit le 11 mars 2003
Ehsan Tarinia