De la pierre palestinienne aux loques déchirées des pseudo-Iraniens : une histoire amère et familière


Parlons sans détour. Depuis ce matin, l’annonce de la mort de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, fait le tour du monde. Pendant ce temps, Khamenei, ce matamore du Moyen-Orient, se terre tel un lâche dans son repaire pour échapper aux menaces. Et que manque-t-il à ce tableau ? Rien, si ce n’est la cohorte de nos compatriotes qui, depuis l’Europe et même ici au Luxembourg, continuent de se déchirer les vêtements pour la Palestine et désormais pour le Liban.

Il suffit de parcourir quelques « stories » sur les réseaux sociaux : hier encore ces mêmes personnes criaient « Femme, Vie, Liberté » pour l’Iran ; aujourd’hui, comme par miracle, les voilà transformées en défenseurs acharnés de la Palestine, puis du Liban.

N’est-il pas temps de leur dire les yeux dans les yeux : hier vous juriez donner votre vie pour l’Iran, et voilà qu’aujourd’hui vous bradez votre nation pour en adopter une autre ?

Ces caméléons de circonstance, avant le soulèvement de #FemmeVieLiberté, profitaient chaque année des plages et des montagnes d’Iran, fermant les yeux sur la misère quotidienne. Mais dès que l’odeur de la révolution a flotté dans l’air, ils se sont précipités dans les rangs de l’opposition, fondant même des groupes « dissidents », uniquement par peur qu’un jour on leur demande : « Où étais-tu ? » Et maintenant que la vague s’est calmée, les voici revenus à leurs habitudes : cette fois en brandissant le drapeau palestinien dans les rues d’Europe, pour une cause étrangère.

Ce sont les mêmes qui, lorsqu’on parle de l’Iran, ne pensent qu’à quelques sachets de persil séché, de lavashak ou de parfums bon marché. Mais qu’il s’agisse de la Palestine ou du Liban, soudain ils deviennent plus militants que les militants, le drapeau à la main, la gorge en feu, le pantalon en lambeaux.

Je pose encore une fois la même question : quel Palestinien, quel Libanais a pleuré pour l’Iran au moment du soulèvement de Mahsa ? Qui parmi eux a crié : « L’Iran doit être libre » ? Personne. Et pourtant, vous vous déchirez pour les autres. Où est donc l’universalisme des droits humains quand votre indignation sélective s’arrête aux frontières de la Palestine ? Pourquoi votre voix ne s’élève-t-elle pas pour l’Ukraine, le Yémen, le Soudan ou la Birmanie ?

Il existe une autre explication, moins évoquée : ces pseudo-Iraniens sont souvent issus de familles arabes – irakiennes, libanaises, palestiniennes – installées en Iran il y a des décennies. Ils se disent « Iraniens », mais leur loyauté demeure ailleurs. Ils ressemblent à Khomeiny lui-même : Arabes de cœur, mais prompts à dicter aux Iraniens ce qu’ils doivent faire.

Ou peut-être ne sont-ils que des opportunistes : hier, ils scandaient pour l’Iran dans les rues d’Europe, aujourd’hui, pour mieux se donner une image « pure » le jour venu, ils agitent le drapeau palestinien. Mais il est temps de dire la vérité : vos mascarades sont terminées, vos rôles usés, votre théâtre fatigué. Rentrez chez vous avec vos herbes séchées et vos friandises ; personne ne vous en tiendra rigueur. Vous avez simplement trop longtemps cru à vos propres mises en scène.

Ce qui m’attriste profondément, ce sont ces Iraniens qui, pour un prix dérisoire, vendent leur propre nation pour en adopter une autre. Le jour viendra où ils comprendront que personne – ni Palestinien, ni Arabe, ni étranger – ne versera une larme pour eux. Peut-être alors réaliseront-ils qu’avant de courir pour les autres, il fallait défendre leur propre maison.

Écrit le 28 septembre 2024
Ehsan Tarinia – Luxembourg