Le racisme iranien

Nos problèmes ne viennent pas des Arabes, mais de l’islam et des islamistes

Le racisme au sein de la société iranienne est l’un des fléaux qui doivent être analysés avec discernement et rigueur scientifique. Du point de vue d’un athée, cette question doit être étudiée à travers le prisme de l’humanité, de la raison et de l’égalité des droits pour tous, loin de tout fanatisme religieux ou nationaliste.

Le racisme est une forme de discrimination injuste et destructrice, qui classe et hiérarchise les êtres humains selon leur origine ethnique. L’idée que certains groupes seraient, par nature, supérieurs ou inférieurs à d’autres est en contradiction flagrante avec les droits humains et les principes de rationalité. Les êtres humains sont des êtres complexes et pensants ; aucune base scientifique ne justifie de telles affirmations.

L’Iran est un pays au passé pluriculturel et multiethnique. Pourtant, faute d’une éducation adéquate et d’une véritable sensibilisation, le racisme s’y manifeste sous diverses formes. Ce phénomène est préoccupant et appelle à une réflexion approfondie ainsi qu’à des réformes structurelles.

Certains osent, sans honte, se proclamer d’une « race » supérieure et affirmer leur prétendue supériorité sur les autres. Une telle vision réduit les êtres humains au rang d’animaux que l’on classe par races pour certaines fonctions — comme les chiens ou les chevaux —, ce qui est inacceptable et profondément inhumain lorsqu’il s’agit d’hommes et de femmes.

L’une des manifestations les plus répandues du racisme en Iran est la haine envers les Arabes. Cette hostilité se détourne souvent des idéologies pour viser directement les individus et les communautés. Or, d’un point de vue rationnel, il faut distinguer la critique d’une idéologie — comme l’islam — du jugement porté sur des personnes en raison de leur appartenance ethnique ou nationale. Rejeter un peuple pour des raisons historiques liées à la religion est à la fois immoral et illogique.

Nos problèmes culturels et sociaux trouvent leur source dans des structures et idéologies dominantes, non dans l’appartenance ethnique des individus. L’islam, en tant que religion, a largement contribué aux difficultés politiques et sociales de l’Iran, à travers la répression, les restrictions et la propagation de superstitions. Mais il ne faut pas oublier que de nombreux Arabes, comme d’autres peuples, aspirent à la liberté et à la raison, et se tiennent à l’écart de toute oppression.

Humilier ou attribuer des caractéristiques immuables à des groupes humains est une marque d’ignorance et d’arriération. Ces attitudes ne renforcent pas la cohésion, mais creusent les divisions sociales. L’histoire nous a montré que les idéologies de supériorité — tel le nazisme — n’ont mené qu’à la guerre, à la haine et à la catastrophe. Dans chaque peuple, religion ou nation, il existe des individus bons et mauvais. Juger l’ensemble du peuple iranien à l’aune de figures comme Khomeiny ou Khamenei serait-il juste ?

Aujourd’hui, nombre de pays arabes n’appliquent pas l’islam comme il l’est en Iran. Par exemple, le port obligatoire du voile n’y est pas imposé partout. Nos difficultés ne doivent pas être imputées aux autres. Bien des nations se sont affrontées par le passé, mais ont su dépasser la haine pour construire des relations constructives. Nos problèmes viennent de l’islam et des islamistes, non des Arabes. D’ailleurs, dans certaines régions d’Iran, des Arabes ont combattu aux côtés d’autres Iraniens contre les ennemis extérieurs. Et dans le monde arabe aussi, il existe des hommes et des femmes civilisés, bienveillants et humanistes.

Les blagues humiliantes et les généralisations négatives à propos de groupes humains sont des formes manifestes de racisme. Il n’existe aucune preuve scientifique d’une quelconque supériorité innée d’une ethnie. La croyance en cette supériorité a causé d’immenses ravages à l’humanité, et notre société n’y échappe pas.

Pour combattre le racisme et promouvoir une coexistence pacifique, il faut investir dans l’éducation, la sensibilisation et la promotion des valeurs universelles. Mettre l’accent sur la rationalité, la science et les droits de l’homme peut ouvrir la voie à une société plus juste et plus humaine. Se libérer des fanatismes religieux et ethniques est une étape essentielle de ce processus.

Le racisme, sous toutes ses formes, est une trahison envers l’humanité et la raison. C’est le devoir de tout esprit libre de s’y opposer et de renforcer les valeurs humaines pour bâtir un monde meilleur pour tous.
Plutôt que de nous attarder sur nos différences, concentrons-nous sur ce qui nous unit.

Écrit le 8 septembre 2006
Ehsan Tarinia – Luxembourg