J’ai appris l’absence
Plus personne ne s’inquiète de moi,
aucune voix ne demande après mon ombre…
Je me suis habitué aux absences,
au sans-abri du cœur,
au silence sans sanglot ni cri.
J’ai appris la solitude sans dettes,
où personne ne dit :
« Sans moi, que ferais-tu ? »
La nuit,
sans qu’une main caresse mes cheveux,
sans qu’un souffle me dise « bonne nuit »,
je ferme les paupières
et confie mon sommeil aux larmes
dans les bras de l’obscurité.
Je ne confie plus mon cœur
au tintement d’un téléphone,
je n’attends plus personne…
J’ai appris
à avoir le mal du cœur
sans que nul n’ait mal de moi.
J’ai appris à rire sans raison,
pour qu’on ne devine pas
combien de larmes
se cachent derrière chaque sourire.
Et à pleurer
quand les raisons
se changent en nœuds
et étranglent la voix…
J’ai appris
à ne pas vivre,
à être sans être,
à respirer sans être vivant.
C’est dur…
mais je m’y suis fait.
C’est dur…
mais moi,
je suis devenu la dureté même.
— Ehsan Tarinia